MOTIVATIONS
Maquette Gare-Casino
Le pourquoi
En 2013 le Conseil communal dévoila à la presse romande un gigantesque projet au Champ-de-Lune, zone d'habitations qui se construirait par étape et engloberait au final environ 2000 habitants. En 2014 lors de la mise à l'enquête, un grand nombre de citoyennes et de citoyens se sont opposés au projet. Un collectif de plus de 200 signataires a après un recours auprès du Canton obtenu gain de cause concernant le traffic produit par le chantier et les futurs résidents. Les autres oppositions ont été balayées d'un revers de main.
Mais les ambitions du Conseil communal ne se limitèrent pas au seul quartier du Champ-de-Lune. Il a décidé de poursuivre son oeuvre pharaonique avec deux nouveaux lotissements : au quartier Gare-Casino (300 habitants) et au quartier dit du Plateau (2'500 habitants), soit près de 5'000 nouveaux habitants (avec le Champ-de-Lune) quand cette commune en comptait encore 6'224 habitants au 31 décembre 2016 (chiffre avant fusion).
Lors de la mise à l'enquête de la prochaine étape de construction du Champ-de-Lune (août 2023), plus de 300 habitants d'Estavayer-le-lac et des communes fusionnées, ont exprimé via une opposition collective, une demande de moratoire face à cet accroissement démesuré et irréfléchi, alors même que les prévisions cantonales ne prévoient qu'une augmentation de la population du district de la Broye de 32% seulement d'ici 2040 !
Les signataires demandaient notamment une étude d'impact sur nos infrastructures (crèches, police, trafic routier, etc.) et plus globalement sur la qualité de vie promue par le Conseil communal dans son programme de législature.
Le 25 septembre 2023, dans une réunion informelle ne traitant pas des oppositions, le syndic a balayé ces demandes, arguant que « rendre réversible cette opération est impossible » et renvoyant les représentants du collectif à la lecture d'une documentation technique indigeste d'une centaine de pages, sans aucune considération des inquiétudes exprimées par les citoyens et surtout sans apporter aucun élément de réponse concret.
Parce que nous pensons bien au contraire qu'il est encore temps de faire prendre conscience au Conseil Communal que leur vision n'est pas celles des habitants d'Estavayer et que leur politique présente un risque élevé pour les citoyennes et les citoyens de cette commune, nous lançons donc une pétition auprès de l'ensemble des communes fusionnées. Nous ne sommes pas réfractaires aux évolutions de notre commune, ni conservatifs. Nous souhaitons simplement une évolution rationnelle, raisonnée et raisonnable de notre commune, tout en maintenant tous les éléments de notre qualité de vie qui nous fait apprécier au quotidien le plaisir de vivre ici.
La Pétition
Nous ne souhaitons pas une augmentation de 75% de la population d'Estavayer-le-Lac (avant fusion)
Et finalement qu'avons-nous à gagner, juste
- Les infrastructures actuelles ne répondent pas à un tel accroissement
- Une cité dortoir explose et une cité médiévale se meurt
- Les emplois ne suivent pas et les commerces ferment
- Les communes sont laissées pour compte
- Et finalement qu'avons-nous à gagner, juste une augmentation des impôts et des taxes
Nous, signataires de cette pétition, exigeons:
- la suspension immédiate des études, projets et négociations relatives aux nouveaux projets de construction
- une analyse de la situation
Et une alternative reposant sur un accroissement distribué de la population et une réduction de la densification des bâtiments dans un contexte Région Broye
Ambition démesurée !
- Le Conseil Communal impose un accroissement de 75% à Estavayer-le-Lac (6'224 habitants avant fusion) + quartier Champ-de-Lune (actuellement en construction avec 2000 habitants) + Gare-Casino (300 habitants) + quartier dit du Plateau (2500 habitants) alors que le canton prévoit une évolution démographique de 32% pour le district de la Broye.
- A Payerne, le nombre de logements inoccupés croît chaque année.
- Pourquoi ne pas adopter une approche intercantonale sur la 'Région Broye', à l'instar d'autres projets (HIB, GIB) ?
Quel urbanisme ?
- Les premières constructions dans leur cadre de verdure bordant la route de Grandcour s'intègrent harmonieusement dans notre environnement.
- Toutefois, ce n'est qu'un écran pour dissimuler des immeubles toujours plus hauts, toujours plus denses.
- Oui à une évolution démographique contrôlée, mais de manière raisonnée et raisonnable.
Zone industrielle ou zone virtuelle ?
- Jusqu'à ce jour la population dans les nouvelles zones bâties a augmenté sans qu'aucun emploi soit créé alors que le précédent syndic en faisait son objectif principal en 2013.
- Dans l'incapacité de courtiser des entreprises à s'installer à Estavayer, la Commune fait appel à une entreprise de terrassement pour faire leur job ! Est-ce un bon choix ?
- A ce jour nous disposons de très belles maquettes, de beaux discours et de belles promesses mais aucun engagement sur l'échéancier, le type et le nombre d'emplois. Les autorités encouragent une zone industrielle virtuelle et parallèlement démembrent l'industrie locale !
- Tout récemment, faute d'une nouvelle promesse non tenue des autorités, une entreprise établie depuis près d'un siècle est contrainte de quitter Estavayer
- Résultat: des emplois perdus avant même qu'un seul soit créé.
A qui sont destinés les nouveaux quartiers?
- Les autorités justifient leurs constructions démesurées par une démographie galopante !
- Mais cette démographie galopante est importée par les promoteurs qui ratissent à Yverdon, à Fribourg, à Berne et sur toute la côte vaudoise pour vendre leurs appartements.
- La grande majorité des nouveaux résidents quitteront chaque matin Estavayer pour se rendre sur leur lieu de travail et rentreront le soir. De facto, ils logeront dans une cité dortoir.
- La Commune d'Estavayer en investissant dans "Habitat de la Prillaz", société qui gère le quartier Champ- de-Lune, est confrontée à un conflit d'intérêt. Soit elle pratique une politique de loyers élevés pour maximiser son profit, soit elle lutte au sein du conseil d'administration pour obtenir des loyers abordables pour ses citoyens. Manifestement elle a fait son choix !
- Les loyers de ces nouveaux logements sont inabordables pour le salaire médian des Staviacoises et des Staviacois. Les jeunes et les retraités sont contraints de quitter la ville pour se loger.
Nous avons tout fait juste... pour créer une belle cité dortoir !
- Tout fait juste pour créer la plus belle cité dortoir du canton de Fribourg !
- Qui d'entre nous a consulté et compris les centaines de pages indigestes de documentation technique ?
- Combien d'élus nous ont contactés pour expliquer les tenants et aboutissants de cette documentation ?
- Mettre à l'enquête des centaines de pages techniques, c'est simplement prendre en otage les citoyens ?
- Dans d'autres cantons, le PAL est soumis à votation populaire !
- Pourquoi pas à Estavayer ? La crainte du verdict populaire ?
La cité médiévale, les commerces et le tourisme
- Combien de commerces bénéficient-ils d'une augmentation de leur clientèle suite à l'accroissement de la population ?
- Le tourisme est un puissant moteur du développement de la cité médiévale !
- Prendre une fois pour toute à bras-le-corps l'aménagement des rives du lac !
- Agir avec détermination au lieu de s'apitoyer constamment devant son incapacité à progresser !
- Qui sera attiré par une cité médiévale qui dépérit, étouffée par une cité dortoir.
Pourquoi la commune n'était-elle pas fidèle à son programme, à ses promesses ?
Extraits du Programme de législature. De belles promesses!
- accompagner son évolution démographique en développant des infrastructures et des activités répondant aux besoins actuels et futurs de sa population dans une optique de maintien de la qualité de vie au sein de la Commune
- Cette évolution démographique engendre de nombreux défis, que ce soit au niveau du maintien et du développement d'infrastructures répondant aux besoins de la population ou encore de la fourniture de prestations adaptées. L'objectif final étant de maintenir la qualité de vie qui constitue force de notre Commune ;
- Le Conseil communal s'engage à mener ses réflexions et prendre ses décisions en ayant à l'esprit l'intérêt général
- Pour ce faire, il souhaite que la Commune et ses services se montrent l'exemple dans leurs actions.
- Une attention particulière doit aussi être portée au maintien de l'attractivité commerciale du centre-ville.
Une hausse des impôts et des taxes est inéluctable pour financer cette folie des grandeurs !
Qui paiera la facture de cette folie des grandeurs malgré de nouvelles recettes ?
- Une infrastructure routière qui aujourd'hui déjà ne répond plus au trafic croissant (ronds-points, passage à niveau, places de stationnement,...).
- Il va de soi que les infrastructures scolaires nécessitent des adaptations. Mais quels seront les investissements supplémentaires pour répondre aux besoins des enfants d'environ 5000 habitants supplémentaires ?
- Une station de traitement des eaux qui devra absorber des millions de m3 supplémentaires d'eau usée
- Un service public déjà à la traîne (66 places d'accueil pour 25 classes, 38 places en crèches pour 10'000 ha, 3 pédiatres et encore quelques médecins ) qui non seulement devra rattraper son retard mais anticiper les besoins d'une population en croissance exponentielle.
- Des forces de sécurité, qui avec quatre agents déjà surchargés, devront être renforcées.
- Une déchetterie déjà à la peine aux heures de pointe qui devra engloutir des millions de tonnes de déchets supplémentaires.
- et une commune déjà confrontée à des difficultés financières pour boucler ses comptes annuels. La marge d'autofinancement ne sera plus suffisante pour poursuivre la politique d'investissements de la commune sans augmentation des impôts.
- Une hausse du taux hypothécaire précarisera davantage une situation déjà critique.
Pourquoi ne pas faire preuve de bons sens et de courage civil ?
- Le bons sens économique:
"On n'a pas de développement urbain et des infrastructures qui se créent si on n'a pas de développement économique" Louis Risse, directeur général Grisoni-Zaugg, Bilan N0 555
- Les autorités se réfugient derrière la LAT (Loi sur l'Aménagement du Territoire) et les instructions du Canton pour construire à outrance sans développement économique, donc sans aucun emploi assuré. Elles vont à l'encontre du bon sens économique, exposé ci-dessus. Le Conseil communal a toutefois le choix de tracer son propre chemin mais ce choix requiert une dose de courage civique.
- En optant pour une politique de soumission, les autorités pourront satisfaire ainsi leur ego et se mesurer avec les grandes communes du Canton.
- Elle feignent d'ignorer les problèmes sociétaux et économiques qui en découlent en déclarant que la planification est faite jusqu'en 2045 alors qu'aucun plan dûment chiffré et digne d'une gestion moderne est élaboré.
- De surcroît, elles méprisent les sentiments qu'une grande majorité des citoyens éprouvent pour leur cité médiévale.
- Elles vont à l'encontre du bon sens économique ! Elles vont à l'encontre de l'intérêt général !
Les communes fusionnées, parents pauvres de cette urbanisation ?
- La chanson de Charles Trennet, "Que reste-t-il de nos amours", parodie avec raffinement la situation actuelle!
- Que reste-t-il des beaux discours ?
- Que reste-t-il des belles promesses ?
- Une illusion de jours meilleurs.
- Un sentiment d'être laissé pour compte.
- Une sensation de ne pas vraiment récolter les fruits des impôts et des taxes.
Citations, références et promesses
- La moitié du Conseil général a ferraillé contre cette dépense de 8,1 millions de francs. «Les loyers de ces immeubles ne sont pas à la portée de toutes les bourses. La commune devrait changer cette tendance et proposer des appartements à loyers modérés», a lancé Gwennaëlle Riedweg (ps-v).
Extrait du compte rendu du Conseil général, La Liberté 27 mai 2022
- Pas de quoi pavoiser cependant, fait remarquer la Commission financière: «La marge d'autofinancement de la commune s'élève à dix millions uniquement à cause de la vente de terrains. Les 3 millions restants ne seront pas suffisants pour notre politique d'investissements future».
Extrait du compte rendu du Conseil général, La Liberté 27 mai 2022 - «Cela signifie que le neuf se remplit, ce qui est une bonne nouvelle. Et que l'ancien ne se vide pas au profit du neuf, ce qui était une crainte.»
Eric Chassot, 24 heures 28 mars 2023 - Peut-on parler de pénurie? «Non, car dans le canton, le taux de pénurie est fixé à 1,8%. La situation est bonne pour Estavayer», répond Gilberte Schär, membre du comité de pilotage de l'observatoire et présidente de la section cantonale de l'Union suisse des professionnels de l'immobilier
La Liberté, 29 mars 2023 - ... Les prix resteront aussi adaptés au marché de la région», promet-il.
Michel Rossellat, administrateur de L'Habitat de la Prillaz, La Liberté, 25 juin 2019 - Nous allons aussi stimuler l'installation d'entreprises créatrices d'emplois à Estavayer. Nous ne voulons pas devenir une cité dortoir.
André Losey, vice-syndic, 24 heures, 28 juin 2013 - Un groupe a d'ailleurs été mandaté pour la prospection et le démarchage d'entreprises.
André Losey, vice-syndic, La Liberté, 28juin 2013 - L'aménagement de la zone prévoit la construction de 45 immeubles de 2 à 4 étages...
Architram, 24 heures, 28 juin 2013 - "En entrant dans le capital de la société et en siégeant dans son conseil d'administration, la commune entend exercer un contrôle permanent sur la réalisation du projet"
André Losey, vice-syndic, La Liberté, 28 juin 2013 - Nous souhaitons favoriser la mixité sociale en proposant la location ou l'acquisition d'appartements à une prix abordable.
André Losey, vice-syndic, La Liberté, 28 juin 2013